lundi 11 février 2008

Auditions en série !

Lundi 11/02/2008, Yves Bertrand, ancien dirigeant des renseignements généraux a été entendu par la police dans le cadre de l'affaire des faux listings. Cette audition fait suite à la perquisition efféctuée à son domicile le 16 janvier dernier. Il fut notamment interrogé sur le contenu des carnets saisis.

La police cherche à savoir si l'informaticien Imad Lahoud a fabriqué les faux listings seul ou si il avait été mandaté par une commission noire proche du pouvoir chargée de faire "tomber" Nicolas Sarkozy et d'autres personalités politiques.

De son coté, Imad Lahoud fut interrogé suite à la découverte par des experts d'éléments nouveaux sur son ordinateur portable.

Sources : http://afp.google.com/article/ALeqM5jVbptXXTr8g83gCac3fJCJWdl-LA

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/02/11/01011-20080211FILWWW00611-clearstream-audition-d-imad-lahoud.php

dimanche 20 janvier 2008

Une affaire bien compliquée...


Mais avec un bon schéma, on y voit tout de suite plus clair ;)

Merci à Oli pour ce petit shéma !

Alain Juillet






Alain Juillet
est né le 14 septembre 1942 à Vichy (Allier). Il est le fils de Jacques Juillet et le neveu de Pierre Juillet, ancien conseiller politique de Georges Pompidou puis de Jacques Chirac et membre du SDECE. Il a été nommé le 31 décembre 2003 haut responsable chargé de l’intelligence économique au SGDN.


Le 30 mars 2006, le bureau d'Alain Juillet au secrétariat général de la défense nationale (SGDN) a été perquisitionné dans le cadre de l'affaire Clearstream 2. Lors de cette perquisition, Alain Juillet a reconnu avoir détruit un dossier concernant l'affaire Clearstream. Il aurait avoué devant les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons avoir "détruit le dossier" fin 2005-début 2006. Il expliqua plus tard aux quotidiens Le Monde et Libération, qu'il ne s'agissait que de ses notes personnelles.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Juillet

Clearstream et l'Intelligence Economique

Des cabinets d'Intelligence Economique seraient liés à l'affaire des listings et à Clearstream. Dans Libération du 31 Octobre 2006, on apprends que Salamandre, la nouvelle société de Pierre Sellier, ancien agent de la DGSE a été perquisitionné. Alain Juillet, "pape" de l'IE en france a lui aussi été perquisitionné. Toutes ces personnes ont été en contact à un moment ou un autre avec Imad Lahoud.

Par ailleurs, de nombreuses personnalités et acteurs de l'IE seraient aussi pour quelque chose dans la production et la disparition de faux listings :

Alain Juillet, ancien dirigeant de la DGSE, a été perquisitionné. De nombreux articles lui ont été consacrés ou figure son titre de Haut responsable chargé de l’Intelligence économique.

- Trois cabinets d’intelligence économique ont été cités par la presse. Certains d’entre eux nient d’ailleurs être impliqués dans l’affaire.

- Imad Lahoud, l’informateur manipulateur de Gergorin, est marié à Anne-Gabrielle Heilbronner, conseillère de Philippe Douste-Blazy. Elle serait chargée d’intelligence économique au ministère des Affaires étrangères.

- Libération précise que Gergorin aurait été interrogé en 2004 sur le recours à des cabinets d’intelligence économique... qui ne sont cette fois-ci pas nommés.

- Que fait Gergorin à Londres peu de temps avant sa mise en garde à vue ? Il participe, dit-il, à un colloque d’intelligence économique... Il n’hésite d’ailleurs pas à se présenter comme « responsable de l’intelligence économique d’EADS ».

L'affaire a jeté un grand discrédit sur ma future profession et certains journalistes n'hésitent pas à comparer l'IE à de l'espionnage pur et simple...

Sources : http://www.liberation.fr/actualite/societe/214023.FR.php

http://blogs.lesechos.fr/article.php?id_article=550&var_recherche=clearstream




Perquisition au domicile d'Yves Bertand

Dans le cadre de l'affaire Clearstream, le domicile d'Yves Bertrand, ancien directeur des Renseignements Généraux, a été perquisitionné.

Début 2006, le nom de M. Bertrand avait été cité comme pouvant être le "Corbeau" ce dont il s'est toujours défendu.

http://afp.google.com/article/ALeqM5j7EF6jTnKiirnrNtN4E_ssxcOBiQ

Les écoutes téléphoniques et autres : De "bonne guerre" selon Denis Robert

C'est le prix à payer selon lui pour avoir récolté des "informations intéressantes". Il critique plus la méthode que le fond.

Le plus cocasse dans l'histoire est qu'un homonyme a aussi été mis en écoute, pendant plusieurs semaines avant que les policiers s'en rendent compte. La méthode étant déjà vivement contestable au départ, cette anecdote jette aussi un pavé sur le sérieux des services de renseignements.

http://www.bakchich.info/article2223.html

Général Rondot





Né le 5 octobre 1936 à Nancy, Phillippe Rondot, aujourd'hui à la retraite est une "star" du renseignement français. Travaillant à la fois à la DST et la DGSE, il fut également proche conseiller de nombreux ministres de la Défense héxagonaux, parmi lesquels Alain Richard, Pierre Jove et Michelle Alliot-Marie. Il fut l'un des témoins entendus par les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons dans l'affaire Clearstream 2.

Ses carnets personnels furent saisis lors d'une perquisition à son domicile. Leur contenu divulgué par la presse mit en position difficile le Premier ministre Dominique de Villepin. Ces notes, dans lesquelles il a tout consigné, sont partiellement classées secret défense, et sont aujourd'hui déclassifiées. Le général Rondot, responsable des services secrets français, avait pour habitude de relater de son écriture manuscrite ses actions et ses conversations dans des petits carnets. Il codifiait également les personnes concernés ne les citant pas directement : ainsi le Premier ministre est abrégé en PM, le président de la République en PR, Imad Lahoud en Mahdi, etc. Selon Libération du 13 juillet 2007, la pratique des carnets à spirale du général Rondot témoigne d'une « graphomanie incongrue »


Les investigations judiciaires sur le PDA HP iPAQ de l'ex-agent secret des renseignements ont également permis de mettre la main sur de nouvelles notes sur l'affaire Clearstream 2[2]. Cet assistant personnel, saisi lors d'une précédente perquisition, révèle que certaines notes compromettantes pour Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont été effacés de la mémoire flash du PDA. D'après le magazine Paris-Match le général Philippe Rondot a déclaré aux juges que l'effacement de ces notes émanait d'une consigne de l'ancien premier ministre Dominique de Villepin.

Stéphanie Queroy, qui est à la fois la nièce et l'assistante du général Rondot, a confirmé le 4 juillet 2007 devant les enquêteurs le contenu de ces notes qu'elle a tapée et que ces notes avaient été effacées à la demande de Dominique de Villepin.

Par ailleurs, les carnets du Général Rondot ont révélés l'existence d'un compte d'environ 300 millions de francs au Japon ouvert par Jacques Chirac.

Article récupéré en partie de Wikipedia

Sarkozy pour plus de transparence dans les échanges financiers !

Discours de Nicolas Sarkozy au corps diplomatique le 18/01/2008


"Le moment est venu pour les principaux acteurs, anciens et nouveaux, d’une concertation étroite et discrète pour traiter sérieusement les deux grandes faiblesses du système international actuel : la relation entre les principales monnaies dont le déséquilibre persistant est dangereux pour tous ; et l’absence de transparence et de règles suffisamment contraignantes pour les fonds et produits financiers qui peuvent être, en cas d’accident, une menace grave pour le monde entier."

Quel discours plein de bons sentiments. Espérons pour lui qu'il n'ait strictement rien à se reprocher dans Clearstream, comme il l'a toujours affirmé ;)

Mais qui est donc réellement le Corbeau ?

Selon les informations recueillies par LCI le 11/05/2006, le Corbeau n'a jamais existé. Ce serait le juge Van Ruymbeke qui aurait négocié l'envoi des lettres anonymes avec Jean-Louis Gergorin, ex-dirigeant d'EADS et proche de Imad Lahoud. Il se serait confessé le 1er Mai de la même année et son procés-verbal consigné le 9.

Pourtant, alors que le juge devait confirmer par écrit sa déposition, il s'est retracté, démentant formellement de telles accusations. Il fut suspendu temporairement de ses fonctions. Aujourd'hui magistrat au Pôle Financier International de Paris, il s'est fait repproché trois griefs principaux susceptibles de constituer « un manquement aux devoirs de son état de magistrat et de son devoir de loyauté »:

De son coté, Jean-Louis Gergorin qui avait reconnu plus tôt avoir envoyé deux lettres anonymes fut mis en garde à vue et en examen. En mars 2007, il publie un ouvrage intitulé "Rapacités", dans lequel il revient sur son rôle dans les affaires Clearstream, démonte un mécanisme financier sophistiqué qui aurait pu servir à effectuer à une certaine époque des transactions douteuses au sein de la chambre de compensation (mécanisme qui n'a plus cours aujourd'hui).

Il attire notamment l'attention sur la criminalisation avérée de pans entiers du système financier contemporain via le recours extrêmement fréquent aux services des paradis fiscaux dans le but de combiner souplesse, intraçabilité et anonymat des transactions illicites.

Selon l'auteur, ces pratiques se répandent à tel point qu'elles représentent aujourd'hui un risque de déstabilisation pour les démocraties et leurs économies. La maîtrise de la corruption endémique qui gangrène le système financier mondial serait donc l'un des enjeux majeurs de la géopolitique du XXIe siècle.

En Juillet 2007 lors d'auditions, il affirme n'avoir agi que sur ordre de Dominque de Villepin, lui même mandaté par Jacques Chirac ! L'ex-premier ministre, alors redevenu simple citoyen depuis le changement de gouvernement, est mis presque aussitôt en examen.

Sources utilisées en partie pour cet article : Wikipédia et LCI

vendredi 18 janvier 2008

Un bloggeur accusé de recèlement de documents d'instructions !

Telle est l'histoire raportée par Quentin, millitant socialiste sur son blog : http://viemilitante.canalblog.com/archives/2007/02/12/3985221.html

Tout ça pour avoir fait un simple copier-coller d'un article trouvé sur Le Monde... Il n'avait pas le droit, il n'est pas journaliste selon le commissariat.

A une époque ou l'information devient de plus en plus disponible, que le blogging et le journalisme se confondent de plus en plus, il serait peut être temps de définir ce qui est légal de conserver et de publier chez soi, et de protéger véritablement les contenus qui se doivent de l'être pour éviter les "fuites" ! Ca redonnera ainsi tout son sens au "secret professionnel".

Imad Lahoud l'"informaticien"





Autre personnage clé de l'affaire bien que moins médiatisé, Imad Lahoud, mathématicien d'origine franco-libanaise.

Après des études au lycée jésuite Saint Louis de Gonzague à Paris 16ème, Imad Lahoud fait une maîtrise de mathématiques, puis obtient deux DEA en 1990 et 1991, l'un de physique des solides, l'autre de probabilités et processus aléatoires, qui lui vaudront une embauche chez Merrill Lynch à Londres.

En 1998, il créé le fonds Volter Funds Ltd : 40 millions d'euros hébergés aux îles Vierges et gérés par HL Gestion (HL pour Heilbronner et Lahoud). GAN, Fortis et les AGF y investissent. Imad Lahoud fit alors l'objet d'un reportage d'Éric Rochant, Traders, qui est passé sur Arte le 10 avril 2001.

Le fonds fait faillite en trois jours à la rupture de la bulle des nouvelles technologies, à l'été 2000. Fortis porte plainte en juillet 2000 pour escroquerie et usage de faux. Imad Lahoud fait trois mois de détention provisoire à la prison de la Santé.

Début février 2003, il collabore ponctuellement avec la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) pour lutter contre le financement du terrorisme, mais cette collaboration prend rapidement fin à la fin du mois de mai.

Selon le Libération du 3 mai 2006, il prétendait détenir des informations sur des opérations de « noircissement d'argent » propre vers des fonds clandestins autour de la famille Ben Laden jusqu'à début 2001. À la demande du général Philippe Rondot, une dizaine de rencontres ont été organisées entre la DGSE et Imad Lahoud de janvier à avril 2003. Des missions de récupération de documents ont alors été programmées, mais « à chaque fois quelque chose ne collait pas ». En avril 2003, la DGSE a arrêté cette collaboration. Les juges ont saisi le « dossier de contact » avec Imad Lahoud pendant leur perquisition à la DGSE fin mars 2006.

Jusqu'en juin 2004, il travaille aux côtés du général Rondot, chargé au ministère de la Défense de la coordination des services de renseignements et des opérations spéciales.

Il est alors recruté en 2004 par Jean-Louis Gergorin à EADS comme consultant puis est nommé en 2005 directeur scientifique au centre de recherche de Suresnes. Il a été licencié par EADS en mai 2006

Source : Wikipédia d'après le Nouvel Observateur

D'après la DST, Imad Lahoud serait l'auteur des Cd-rom anonymes compromettants et des lettres associées. Pourtant il nie toute implication dans l'affaire Clearstream malgrè les nombreux liens qui l'y lient plus ou moins directement.

Il rencontre Denis Robert en mars 2003 pour sa connaissance du système Clearstream. Il est accusé par ce dernier d'avoir piraté ses listings et d'être le "corbeau". Par ailleurs Lahoud affirme avoir rencontré deux fois Nicolas Sarkozy en septembre et decembre 2004 lorsque celui-ci était ministre des finances. Sarkozy dément formellement et a d'ailleurs assigné Lahoud en justice pour "faux et usages de faux" et "dénonciation calomnieuse".

Considéré comme "peu fréquentable" et manipulateur, Lahoud semble savoir entretenir tout ces mystères dont il est à l'origine.

Denis Robert : harcelé pour en avoir trop dit ?






Denis Robert est né en 1958 à Moyeuvre-Grande. Il est journaliste et écrivain français. Publicateur de nombreux ouvrages sur divers sujets (roman érotiques, livre sur le football...), il a également réalisé cinq documentaires pour la télévision et le cinéma : ournal intime des affaires en cours, 1998), pour la télévision ensuite : Le cahier (1999), Les dissimulateurs (2001), Histoire clandestine (2002), L'affaire Clearstream racontée à un ouvrier de chez Daewoo (2003).

C'est dans la foulée de l'appel de Genève que Denis Robert enquète sur Clearstream, société soupçonnée de pratiques douteuses. Il sort le livre "Révelation$" en fevrier 2001, ou il accuse clairement Clearstream de dissimulation de transactions financières au niveau international. Dans le même temps, il co-réalise avec Pascal Laurent le film "les dissimulateurs" pour l'émission 90 minutes sur Canal +. Les journalistes financiers sont incrédules ou hostiles, les autres hésitent, car Clearstream menace de procès en cascade. Le film rencontre un grand succès dans les réseaux altermondialistes.

La mission parlementaire sur le blanchiment d'argent présidée par Vincent Peillon et Arnaud Montebourg se saisit des révélations et convoque les témoins qui tous confirment les dires de l'auteur.

Sous la pression, une information judiciaire est ouverte au Luxembourg. Le PDG de Clearstream, le banquier suisse André Lussi, est mis à pied et Clearstream est racheté dans la foulée, et à bon prix, par le groupe allemand Deutsche Börse. La Deutsche Börse cherchait depuis très longtemps à racheter cette chambre de compensation, ce qui lui permettait de maîtriser les marchés européens de bout en bout. Notons qu'elle a largement indemnisé André Lussi mais qu'elle a maintenu les poursuites judiciaires contre Denis Robert (en embauchant l'avocat de Charlie Hebdo, entre autres).

De ces développements, Denis Robert tire un second récit La Boîte noire, et un second film, toujours diffusé par Canal+, L'Affaire Clearstream racontée à un ouvrier de chez Daewoo.


Denis Robert fut entretemps accusé de diffamation. Il fut condamné le 19 mars 2003 pour son lire "Revelation$" et le documentaire diffusé sur Canal +.

Le 27 janvier 2006, Denis Robert est inculpé au Luxembourg pour injure, calomnie et diffamation. La plainte vise la dénonciation dans le livre Révélation$ d'une transaction entre la banque BCCI et la BGL. Denis Robert a qualifié ce transfert d’« illégal », alors qu’une décision d’un tribunal de Luxembourg l’autorisait.

Les soutiens de Denis Robert soulignent que les mêmes plaintes de la BGL ont déjà été déboutées en France à deux reprises. La Cour de cassation a donné raison à la BGL et les procédures vont donc reprendre. Denis Robert est également poursuivi par Clearstream ainsi que Florian Bourges, ex-auditeur d'Arthur Andersen qui avait utilisé des fichiers de Clearstream et les avait remis à Denis Robert (cf La Boite Noire) .

Ce même don de document lui vaut une mise en examen en France pour recel de vol et d'abus de confiance dans le cadre d'une plainte déposée à Paris par Clearstream.

Denis Robert risque une peine de prison, une amende dont le montant peut être très élevé au Luxembourg, en sus des frais d'avocats. Par une ironie du sort, c'est l'espace judiciaire européen qu'il a contribué à établir avec l'Appel de Genève qui permet aujourd'hui cette procédure à la justice luxembourgeoise .

Plusieurs pétitions de soutien ont été ouvertes[2], un blog de soutien l’aide à collecter des fonds[3], ainsi qu'un concert de soutien le 17 avril 2007 à La Cigale à Paris, avec Didier Super, Miossec, Cali, et le Groland Sound System.

Il a par ailleurs gagné tous les procés intentés par Clearstream contre ses interviews parus sur divers medias dont France2, le Nouvel Observateur, Le Point et plusieurs sites web.

Depuis Denis Robert fait l'objet de diverses procédures d'écoute téléphoniques, de perquisitions et de mise en examen...

Article tiré en partie de Wikipédia

Affaire Clearstream : une chronologie

Une chronologie qui résume l'affaire de 2001 (soit avant le début "officiel") à juillet 2007.


22 juin 2001 : ouverture d’une information judiciaire, confiée aux juges Renaud van Ruymbeke et Dominique de Talancé, sur la vente des frégates par la France à Taïwan en 1991, qui aurait donné lieu au versement de commissions.

2001-2002 : le journaliste Denis Robert écrit deux livres dénonçant l’opacité de Clearstream, chambre de compensation internationale chargée de faciliter les transactions financières tout en assurant leur traçabilité.

2004
9 janvier : Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, demande au général Philippe Rondot, ancien chargé de la coordination du renseignement du ministère de la Défense, d'enquêter sur l'affaire des frégates de Taïwan.

Mai-juin : le juge Van Ruymbeke reçoit deux lettres et un cédérom d’un corbeau dénonçant des personnalités qui auraient touché des commissions dans l’affaire des frégates sur des comptes secrets chez Clearstream. Parmi les noms cités dans la première lettre figurent Alain Gomez, ancien dirigeant de Thomson-CSF (devenu Thales), Andrew Wang, l'intermédiaire taïwanais du contrat des frégates, et Philippe Delmas, vice-président d’Airbus (filiale de EADS). Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Economie, Jean-Pierre Chevènement, Dominique Strauss-Kahn et Alain Madelin apparaissent sur le listing du cédérom.

3 septembre : ouverture d’une information judiciaire pour "dénonciation calomnieuse" pour retrouver le corbeau, à la suite d'une plainte de Philippe Delmas. Le juge Jean-Marie d’Huy est saisi.

Début novembre : la presse dévoile l’existence d’un rapport de la DST sur l'affaire Clearstream dans lequel Jean-Louis Gergorin, vice-président du groupe industriel EADS, figurerait comme le corbeau de l’affaire. L'Express publie un long article sur cette affaire d'Etat.
Polémique entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villlepin, alors ministre de l’Intérieur. Sarkozy lui reproche de dissimuler à la justice les conclusions de l'enquête de la DST qui l'innocenterait.

16 novembre : dans un entretien au Figaro, Jean-Louis Gergorin nie être le corbeau.

2005
7 avril : levée partielle du secret défense sur le rapport de la DST relatif au corbeau.


28 avril : perquisitions dans les bureaux de Jean-Louis Gergorin et d’un informaticien travaillant pour la DGSE, Imad Lahoud.

18 août : audition d’Imad Lahoud dans le cadre de l'enquête préliminaire de l'IGPN (Inspection générale de la police nationale).

28 août : audition de Jean-Louis Gergorin par l'IGPN.

21 octobre : audition du journaliste Denis Robert par l'IGPN.

Décembre : conclusions des expertises techniques sur les ordinateurs d’Imad Lahoud et Jean-Louis Gergorin.

2006
31 janvier : Nicolas Sarkozy se constitue partie civile.

Fin mars : début d’une série de perquisitions chez EADS, chez le général Philippe Rondot, et au siège de la DGSE à Paris.

Début avril : nouvelle série de perquisitions, au secrétariat général de la Défense nationale (SGDN), au siège parisien d'EADS, au domicile de Jean-Louis Gergorin et au bureau toulousain de Gustave Humbert, président d'Airbus.

13 avril : EADS se porte partie civile.
Perquisitions au ministère de la Défense: visite des bureaux de la ministre, Michèle Alliot-Marie, de son directeur de cabinet, Philippe Marland, ainsi que de l'ancien bureau du général Rondot.

18 avril : la presse indique que Dominique Strauss-Kahn, Alain Madelin et Jean-Pierre Chevènement se sont constitués parties civiles la semaine précédente.

27 avril : L'Express révèle que Michèle Alliot-Marie savait dès 2004 que l'affaire Clearstream était une manipulation.
Dans un communiqué, Dominique de Villepin demande que la lumière soit faite sur l'affaire des dénonciations calomnieuses.

28 avril : Dominique de Villepin déclare au Figaro avoir lui-même diligenté dès janvier 2004 une enquête sur l'affaire des frégates de Taïwan, alors qu'il était au Quai d'Orsay.
Selon Le Monde, Philippe Rondot a affirmé aux juges chargés de cette affaire avoir reçu en janvier 2004 l'ordre de Dominique de Villepin d'enquêter sur des personnalités politiques dont Nicolas Sarkozy. Villepin aurait lui-même agi selon les instructions de Jacques Chirac. Le Premier ministre et le président démentent.

2 mai : Philippe Rondot déclare au Figaro que Dominique de Villepin n'a pas diligenté d'enquête sur des hommes politiques. Le Premier ministre assure qu'il "n'y a jamais eu d'enquête sur Sarkozy".


3 mai : Le Monde reproduit des extraits des procès-verbaux d'audition du général Rondot selon lesquels le nom de Nicolas Sarkozy a bien été prononcé lors de la réunion du 9 janvier 2004.

4 mai : Lors d'une conférence de presse, Dominique de Villepin admet que le nom de Nicolas Sarkozy a été cité le 9 janvier 2004 mais pas "en liaison avec de quelconques affaires".

9 mai : à sa demande, Nicolas Sarkozy est entendu par les juges Pons et d'Huy.Selon Le Monde, les deux juges auraient constaté la disparition de pièces de procédure en avril.

10 mai : Le Canard enchaîné affirme qu’en avril 2004, avant la première dénonciation anonyme, Jean-Louis Gergorin a rencontré secrètement le juge Renaud van Ruymbeke pour lui faire des «révélations». L'hebdomadaire fait aussi état, en citant des déclarations du général Rondot à la justice, de l'existence d'un compte de Jacques Chirac à la Tokyo Sowa Bank d'un montant de 300 millions de francs.
Dans une intervention publique à la sortie du Conseil des ministres, le président de la République renouvelle sa confiance à Dominique de Villepin et dénonce «la dictature de la rumeur».
Jean-Louis Gergorin est déchargé de ses responsabilités chez EADS.
Le groupe socialiste à l'Assemblée nationale dépose une motion de censure contre le gouvernement.
Le journaliste Stéphane Denis affirme, dans une interview au Point, avoir, à la demande de son ami Rondot, alerté Nicolas Sarkozy sur l'affaire en septembre 2004 et avril 2005. Ce dernier dément.

11 mai : L'Express publie le texte intégral de l'audition du général Rondot par les juges d'Huy et Pons.
Selon la chaîne d'informations LCI, le juge Van Ruymbeke a reconnu avoir négocié l'envoi des courriers anonymes de l'affaire Clearstream avec Jean-Louis Gergorin. Interrogé par l'AFP, le juge dément formellement.
Le ministre de la Justice, Pascal Clément, annonce qu'il saisit l'inspection générale des services judiciaires au sujet de la rencontre secrète entre le juge Van Ruymbeke et Jean-Louis Gergorin. Il demande en outre l'ouverture d'une information judiciaire pour violation du secret de l'instruction, à la suite des révélations quotidiennes parues dans la presse.
Le Monde
publie des notes du général Philippe Rondot impliquant directement l'Elysée.

12 mai : les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons effectuent une perquisition au domicile de l'informaticien Imad Lahoud.



14 mai : dans une interview au Journal du Dimanche, le général Rondot dédouane Dominique de Villepin et Jacques Chirac, et désigne comme principaux instigateurs de cette «machination» Imad Lahoud et surtout Jean-Louis Gergorin. Philippe Rondot annonce également qu'il ne se rendra pas aux nouvelles convocations des juges.
Le président de l'UDF, François Bayrou, annonce qu'il votera la motion de censure du gouvernement que les socialistes défendront le 16 mai à l'Assemblée nationale.

15 mai : la promotion du juge Van Ruymbeke est ajournée par le ministre de la Justice Pascal Clément.

16 mai : Imad Lahoud est déchargé de ses fonctions de directeur scientifique au sein du groupe EADS.
La motion de censure socialiste contre le gouvernement Villepin est rejetée par l'Assemblée nationale, n'ayant recueilli que 190 voix PS, PCF, Verts et UDF.
L'avocat Thibault de Montbrial, qui a organisé la rencontre secrète entre Jean-Louis Gergorin et le juge van Ruymbeke, est entendu par les juges d'instruction Jean-Marie d'Huy et Henri Pons.

18 mai : Jean-Louis Gergorin reconnaît, dans une interview au Parisien, être l'auteur des lettres anonymes adressée au juge van Ruymbeke en 2004.

20 mai : Jean-Pierre Chevènement annonce son intention de porter plainte en diffamation contre Jean-Louis Gergorin.

23 mai : conduit de force comme témoin devant les juges, Philippe Rondot refuse de leur répondre.
Michèle Alliot-Marie demande la levée du secret défense sur les documents de l'instruction.

31 mai : le parquet de Paris élargit la saisine des juges à des faits de «faux et usage de faux» afin de pouvoir enquêter sur l'origine de la falsification des listings Clearstream.

2 juin : Jean-Louis Gergorin est mis en examen pour «dénonciation calomnieuse» et «faux et usage de faux» et laissé libre sous contrôle judiciaire.

7 juin : Imad Lahoud est placé en garde à vue.
Le tribunal de grande instance de Paris ordonne le report de la parution du livre de Denis Robert Clearstream, l'enquête, initialement prévue le 8 juin, pour «atteinte à la présomption d'innocence» d'Imad Lahoud.
Florian Bourges, ex-salarié du cabinet d'audit Arthur Andersen, qui aurait copié les documents Clearstream avant qu'ils ne soient falsifiés, est entendu par les juges. Il désignera Imad Lahoud comme falsificateur des listings.

9 juin : Imad Lahoud est mis en examen pour «dénonciation calomnieuse» et «faux et usage de faux». Il est laissé libre sous contrôle judiciaire, contrairement aux réquisitions du parquet.

12 juin : le parquet de Paris fait appel de la décision du juge des libertés et de la détention de ne pas incarcérer Imad Lahoud.



27 juillet : le général Rondot affirme ne pas avoir reçu l'ordre de "cibler Nicolas Sarkozy". Il est entendu par la police pour son refus de témoigner en mai devant les juges.

20 septembre : selon le journal Le Monde, dès juillet 2004, la DGSE a évoqué une "tentative de manipulation de la justice".

2 octobre : Dominique de Villepin nie avoir détruit en 2004 un rapport de la DST qui accusait Jean-Louis Gregorin d'être le corbeau de l'affaire, comme l'affirme le journaliste Hervé Gattegno sans son livre L'irresponsable.

19 octobre : Jean-Pierre Raffarin, ex-premier ministre, est entendu pendant plus de six heures par les juges d'Huy et Pons.

3 novembre : selon son avocat Me Olivier Pardo, Imad Lahoud affirme avoir rencontrer deux fois Nicolas Sarkozy pour "évoquer" le dossier Cleastream. Ce que dément le ministre de l'Intérieur.

10 novembre : Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, est interrogée en qualité de témoin par les juges d'Huy et Pons.

6 décembre : le conseil des ministres autorise l'audition de Dominique de Villepin en qualité de simple témoin, aucune charge ne sera donc, à ce stade, retenue contre lui.

8 décembre : Florian Bourges, qui aurait donné les listes à Imad Lahoud, est mis en examen.

13 décembre : le journaliste Denis Robert, qui a eu les listings en main, est mis en examen pour "recel de vol et d'abus de confiance". Philippe Camus, ancien coprésident d'EADS, est entendu en qualité de témoin. Il livre des informations compromettant Dominique de Villepin.

21 décembre : Dominique de Villepin est interrogé pendant 17 heures en qualité de témoin. Il nie toute implication dans cette affaire et affirme n'avoir "jamais reçu ou eu en mains les listes ou documents informatiques concernant Clearstream".

22 décembre : Nicolas Sarkozy porte plainte pour "dénonciation calomnieuse" contre Imad Lahoud qui affirmait l'avoir rencontré deux fois sur ce dossier.

2007
8 janvier : ouverture d'une enquête après la plainte déposée par Nicolas Sarkozy.

21 mars : l'expretise informatique des fichiers saisis dans l'ordinateur d'Imad Lahoud est remise aux juges. Les noms et références bancaires anonymement envoyés au juge Renaud Van Ruymbeke figuraient bien dans le disque dur d'Imad Lahoud. L'analyse détermine également que des informations présentes sur les ordinateurs d'Imad Lahoud et de Jean-Louis Gergorin ont été effacées dans la nuit du 24 au 25 avril 2005, soit trois jours avant les premières perquisitions.



22 mars : Jean-Louis Gergorin dénonce Imad Lahoud comme étant la personne qui lui a donné les listings falsifiés. Lahoud nie et accuse Gergorin d'avoir fait ajouter des noms aux listings.

4 mai : le juge Renaud Van Ruymbeke comparaît devant le Conseil supérieur de la magistrature pour ses rencontres avec Jean-Louis Gergorin en 2004.

11 mai : tentative de perquisition au Canard Enchaîné et perquisition au cabinet de Me Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy, qu'on soupçonne d'être la source du Canard Enchaîné.

15 mai : les mises en examen de Gergorin, Lahoud et Bourges sont confirmées par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris.

22 mai : le général Philippe Rondot est interrogé par les juges en tant que témoin assisté.

11 juin : nouvelle audition du général Rondot qui déclare que Dominique de Villepin lui a fait part d'"instructions" reçues du président de la République.

23 juin : le nom de Jacques Chirac est apparu dans les notes du général Rondot. Une semaine après la fin de son immunité présidentielle, Jacques Chirac se retranche derrière l'article 67 de la Constitution -qui stipule que le chef de l'Etat n'est pas reponsable des actes commis dans l'exercice de ses fonctions- pour refuser de répondre à la demande d'audition comme témoin des juges.

4 juillet : les juges entendent le général Rondot sur ses notes qui, initialement détruites, ont été récupérées sur son disque dur et reconstituées. Ces notes accablent l'ancien Premier ministre et le place au coeur du complot politique visant à discréditer Nicolas Sarkozy. L'une d'entre indique que Jean-Louis Gergorin aurait reçu instruction de Dominique de Villepin, elle-même formulée par Jacques Chirac, de "balancer" Sarkozy.

5 juillet : perquisition au domicile parisien de Dominique de Villepin en son absence. Un ordinateur portable, des disquettes informatiques et des notes de la DST sur l'affaire Clearstream, estampillées "confidentiel défense", sont placés sous scellés. Le téléphone portable et le véhicule de l'ancien Premier ministre sont examinés dès son retour de vacances.

6 juillet : une nouvelle perquisition, cette fois au bureau de Dominique de Villepin et en sa présence. Plusieurs objets sont saisis: trois ordinateurs, une clé USB, des CD-ROM et DVD, des cartes de voeux adressées à l'ex-Permier ministre par Jean-Louis Gergorin et différents courriers, dont deux adressés à Dominique de Villepin par le général Rondot.



18 juillet: les juges interrogent Jean-Louis Gergorin sur les notes reconstituées du général Rondot. L'une d'entre elles mentionne qu'après une rencontre avec Jean-Louis Gergorin le 19 mai 2004, Dominique de Villepin se serait "montré jubilatoire, mais, surtout, soucieux de ne pas apparaître dans le scénario".

27 juillet: Dominique de Villepin est mis en examen pour "complicité de dénonciation calomnieuse, recel de vol et d'abus de confiance, complicité d'usage de faux". L'affaire Clearstream devient une affaire d'Etat.



http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/clearstream/dossier.asp?ida=438017&p=1

L'affaire des frégates de Taiwan et Affaire Elf (1988-2004)

Ce que l'on appelle médiatiquement l' "affaire Clearstream" n'est que le rebondissement de deux affaires très médiatisées des années 80-90 : l'affaire dite des "frégates" et l'affaire Elf (ou affaire Dumas).

En 1988, le groupe Thomson-CSF (aujourd'hui Groupe Thales) approche le gouvernement français en vue de la vente à Taïwan de six frégates de la classe La Fayette, pour la somme de 2,8 milliards de dollars. Cette opération est codée opération bravo.

Le ministère des Affaires étrangères, alors dirigé par Roland Dumas, met son veto, relayant ainsi l'opposition de la Chine à cette transaction. Alfred Sirven, bras droit de Loïk Le Floch-Prigent (président du groupe pétrolier Elf), propose aux dirigeants de Thomson les services du "réseau Elf" pour jouer les intermédiaires avec Pékin par le biais d'Edmond Kwan, un homme d'affaires chinois. Après plusieurs mois, la Chine met une sourdine à ses objections et le ministère français des Affaires étrangères lève son veto. En août 1991, le contrat des frégates de Taïwan (contrat Bravo) est signé pour 2,8 milliards de dollars US. Il fut l'objet de plus de 500 millions de dollars de commissions et rétrocommissions qui ont nourri beaucoup de fantasmes et fut entouré d'une épidémie de morts subites (noyades, défenestrations, accidents thérapeutiques)

Chronologie détaillée :
  • Janvier 1990 : Sous la pression de la Chine, le gouvernement français met son veto à un projet de vente par Thomson CSF de 6 frégates militaires de la classe La Fayette à Taiwan, pour 14 milliards de francs. Un ancien conseiller à la présidence d'Elf, Alfred Sirven, propose la médiation du groupe pétrolier, par le biais d'un homme d'affaires chinois, Edmond Kwan.
  • Août 1991 : Paris lève son veto. Le contrat de vente prévoit la livraison de bâtiments non armés. Ils seront équipés sur place par Thomson CSF.
  • 15 août 1991 : Signature d'un contrat pour l'achat par Taïwan de six frégates à Thomson CSF pour 16 milliards de francs.
  • Décembre 1993: Un haut responsable des forces navales qui s'apprêtait à révéler le scandale financier, le capitaine de vaisseau Yin Chin-feng, est retrouvé mort dans la baie de Taïpeh. Le scandale éclate à Taïwan.
  • Août 1996 : Thomson SA est condamnée par la commission internationale d'arbitrage de Genève à payer 160 millions de francs à l'intermédiaire Edmond Kwan.
  • 26 février 1997 : Thomson SA dépose plainte pour 'tentative d'escroquerie' et se constitue partie civile. L'affaire est confiée au juge Eva Joly, déjà saisie du dossier Elf, et le 5 mai 1997 au juge Laurence Vichnievsky codésignée.
  • 7 mars 1997 : Ouverture d'une information judiciaire contre X pour « tentative d'escroquerie » concernant l'intervention d'un « réseau Elf » dirigée par Alfred Sirven qui réclame 160 millions de francs pour son intervention supposée dans le contrat des frégates, après une plainte de Thomson CSF décidée par Alain Gomez.
  • 7 novembre 1997 : Christine Deviers-Joncour est mise en examen et placée en détention provisoire. Il est reproché à Mme Deviers-Joncour d'avoir indûment perçu du groupe pétrolier de 1990 à 1993 environ 66 MF, constitués du paiement d'une commission occulte de 59 MF, de salaires de complaisance et de l'utilisation abusive d'une carte bancaire d'Elf. (Affaire Dumas)
  • 20 novembre 1997 : L'ancien PDG d'Elf-Gabon André Tarallo est mis en examen pour 'abus de biens sociaux', notamment pour avoir signé le contrat d'embauche de Christine Deviers-Joncour. Le 22 novembre 1997, il révèle qu'un appartement acheté rue de Lille à Paris par Mme Deviers-Joncour en 1992 a été financé par Elf. (Affaire Dumas)
  • 8 janvier 1998 : Christine Deviers-Joncour est mise en examen pour 'complicité de tentative d'escroquerie'. (Affaire Dumas)
  • 27 janvier 1998 : Série de perquisitions aux domiciles et aux bureaux de Roland Dumas, où sont saisis des 'documents bancaires'. (Affaire Dumas)
  • 5 février 1998 : Nouvelle mise en examen de Mme Deviers-Joncour pour le versement sur un compte suisse de 42 MF de commissions occultes. (Affaire Dumas)
  • Avril 1998 : Mme Deviers-Joncour est remise en liberté et placée sous contrôle judiciaire. (Affaire Dumas)
  • Printemps 2001 : La justice suisse découvre que d'importantes commissions ont été versées à un homme d'affaires du nom d'Andrew Wang à l'occasion de la vente des frégates. Selon le magistrat de Genève Paul Perraudin, les sommes ont été « blanchies sous couvert de membres de sa famille et de comptes ouverts notamment en Suisse ».
  • 13 février 2002 : Le juge Renaud Van Ruymbeke se rend au siège de Thales pour saisir les documents relatifs aux frégates. En vain.
  • 19 juin 2002 : Francis Mer, au ministère des Finances, refuse à nouveau la levée du secret défense.
  • 28 juin 2002 : Les deux dossiers relatifs aux frégates ainsi que ceux visant plusieurs morts inexpliquées sont joints dans une même procédure.
  • Octobre 2003 : L'État de Taïwan se constitue partie civile au motif que la société Thomson aurait violé un point du contrat interdisant tout paiement d'intermédiaires (article 18 du contrat).
  • 8 décembre 2003 : Le juge suisse Paul Perraudin accepte de communiquer les résultats de son enquête sur les comptes d'Andrew Wang aux juges français. Recours immédiat des avocats de Wang.
  • 15 janvier 2004 : Rapport de synthèse transmis à la Chancellerie (Ministère de la justice) : la France risque de devoir payer près de 600 millions de dollars à l'État de Taïwan en vertu de l'article 18 du contrat qui interdit le versement de commissions occultes et prévoit des indemnités.
  • Mai 2004 : Le tribunal fédéral suisse se prononce en faveur de l'entraide avec la France. Le tribunal fédéral suisse écrit ainsi à propos de pièces découvertes dans plusieurs institutions bancaires : « Thomson a fait verser (sur des comptes de M. Andrew Wang) un montant total de l'ordre de 920 millions de dollars, dont environ 520 millions proviendraient de commissions liées au contrat des frégates. Ces éléments constituent des indices suffisants de l'accusation selon laquelle M. Wang aurait joué un rôle de récipiendaire, de gestionnaire et de redistributeur des pots-de-vin versés par Thomson pour obtenir que le contrat des frégates soit conclu (...). Il apparaît que les comptes en question ont servi à des transactions que l'on peut objectivement tenir pour suspectes. ». Toutefois, la procédure est aussitôt bloquée par les avocats d'Andrew Wang, réfugié en Angleterre, qui ont saisi le ministre de la Justice Christophe Blocher.
  • Septembre 2004: Réponse positive à une commission rogatoire du juge Van Ruymbeke afin de vérifier si les numéros de comptes susceptibles d'intéresser son enquête sur les frégates de Taïwan existaient effectivement chez Clearstream: les comptes visés par la commission rogatoire du juge existent ou ont existé.

jeudi 17 janvier 2008

Clearstream c'est quoi ?

Clearstream est une chambre de compensation située au Luxembourg (http://fr.wikipedia.org/wiki/Chambre_de_compensation#Chambre_de_compensation), doublée d'une banque, la Clearstream Banking SA, située en Allemagne.

C'est plus exactement un un ICSD, International Central Securities Depository, ou Dépositaire Central International. Son métier est le règlement livraison sur le marché des eurobonds (plus de 80 % de ses activités) ainsi que le règlement livraison des titres sur le marché domestique allemand. Depuis 2002 c'est une filiale à 100 % du groupe Deutsche Boerse AG.

Historique de la banque

Clearstream a été créé en 1971 sous le nom de CEDEL. Cedel International est spécialisé dans le règlement livraison des euro obligations (eurobonds et a été créé par une consortium de banques afin de ne pas laisser le monopole de ces activités à Euroclear, alors propriété de la banque américaine JPMorgan. C'est une chambre de compensation (clearing house). Euroclear est l'autre centrale de règlement livraison pour les eurobonds.

Les clients de Clearstream qui sont des banques ou des institutions financières et quelques entreprises (4 en 2006), ouvrent un compte en Clearstream par lequel seront réglées livrées leurs transactions avec leur contrepartie elle même banque ou institution financière. Aucun particulier ne peut ouvrir de compte chez Clearstream. À la demande des clients, les comptes peuvent être publiés ou non-publiés afin de faciliter les compensations entre leurs filiales distinctes. Les comptes quels qu'ils soient sont soumis aux mêmes contrôles. En 1996, Clearstream obtient sa licence bancaire.


En 2004, affaire Clearstream 2, un corbeau a adressé au juge Renaud Van Ruymbeke en charge de l'affaire des frégates de Taiwan des lettres de fausses listes indiquant que plusieurs hommes politiques français avaient des comptes chez Clearstream par lesquels avait transité l'argent des commissions versées au cours de l'affaire des Frégates. Le juge a conclu après enquête qu'il s'agissait d'une manipulation. En 2006, ces hommes politiques ont porté plainte et une enquête a été ouverte, provoquant de grands remous dans le monde politique français.

Les juges ont conclu que la liste informatique fournie par le corbeau avait été trafiquée, afin d'impliquer des personnages innocents. Quatre personnes ont été mises en examen dans cette affaire, Jean-Louis Gergorin, ex-cadre d'EADS, Imad Lahoud, ex-informaticien travaillant pour EADS et condamné pour escroquerie dans une autre affaire, Florian Bourges, ex-auditeur d'Arthur Andersen accusé d'avoir dérobé des listes de Clearstream lors d'un audit effectué pour cette société à l'été 2001 et Denis Robert.

Pour Jean de Maillard, vice-président du tribunal de grande instance d’Orléans : « Il y a une volonté politique de ne pas contrôler ces chambres de compensation financière alors qu’elles sont au cœur de la mondialisation, Clearstream a son siège au Luxembourg et la justice luxembourgeoise a tout fait pour que les enquêtes n‘aboutissent pas. J’ai l’expérience des enquêtes policières et judiciaires et dans ce dossier tout a été fait pour dissimuler la vérité. »

Le site officiel


Les sources proviennent en partie de Wikipedia

lundi 14 janvier 2008

Bienvenue !

Ce blog est crée dans le cadre du projet "collecte d'information informelle" du master Sciences de l'Information et de la Communication Mention "Information Scientifique et Technique et Intelligence Economique" (ouf...) à l'Université Nancy2. Il visera à donner un maximum de renseignements sur l'affaire Clearstream. Par la suite, nous tenterons de le mettre à jour aussi régulièrement que possible au fur et à mesure des rebondissements de ce scandale politico-financier.

Bonne lecture !

Laurent